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mobilité

Collaboration d’EDF avec le laboratoire LIA d’Avignon

Olivier Beaude et Jean-Baptiste Bréal interviennent au sein de la R&D d’EDF. Ils collaborent avec le LIA d’Avignon depuis maintenant 7 ans sur des problématiques de mobilité électrique. Les collaborations ont notamment eu lieu au travers de 2 thèses CIFRE, de stages de master (dont Programme Gaspard Monge pour l’Optimisation) et d’alternants.

Quels sont les principaux atouts du LIA ?

Olivier Beaude : Ils ont une culture académique avec une temporalité rapide de suivi des innovations académiques qui correspond à nos contraintes d’industrielles. S’ils connaissaient bien les réseaux télécoms, ils ont su rapidement basculer sur nos problématiques en matière de réseaux et systèmes électriques.

Jean-Baptiste Breal : Ils ont su être en lien avec nos enjeux industriels et ont bien compris nos enjeux métiers. Nous avons su établir des liens de confiance entre nous pour avancer sur des sujets techniques tout en gardant une vision industrielle.

Que retenez-vous des projets qui ont eu lieu entre EDF et le LIA ?

Olivier Beaude : cela a été très positif de recevoir le regard neuf du LIA sur nos problématiques même s’ils ne connaissaient pas au début nos thématiques de la mobilité électrique. Ils ont su reformuler les questions que nous nous posions en les « vulgarisant » et en abordant notre sujet avec des pratiques de recherche différentes. Ils nous ont donné accès à des innovations de la recherche académique avec un effet démultiplicateur – lisant et ayant des contacts plus récurrents avec cette sphère. Nous avons ainsi pu avoir une vision plus large.

Jean-Baptiste Breal : le LIA a vite compris nos problématiques avec des prises d’initiatives très intéressantes notamment le développement d’un simulateur de mobilité – ciblant notamment le cas de la charge rapide sur autoroute et péri-urbaine. Il faut savoir qu’EDF est impliqué dans la décarbonation du secteur du transport depuis de nombreuses années notamment au travers d’un Plan Mobilité Electrique et via le projet « EV100 » qui a pour vocation de passer toute la flotte de véhicules légers du Groupe à l’électrique d’ici 2030. Par conséquent, toutes les initiatives pour réussir la transition du thermique vers l’électrique sont intéressantes.

Qu’attendez-vous des recherches bilatérales avec le LIA ?

Olivier Beaude : nous attendons qu’ils nous offrent un cadre de recherche complémentaire à notre R&D, ainsi qu’une veille indirecte. Avec cet accès à une vision plus large que la nôtre des innovations académiques, nous pouvons également voir différemment les publics à qui nous nous adressons. Les périodes passées régulièrement hors d’EDF, dans le « cocon de recherche » du LIA, ont ainsi souvent permises de vrais déclics en connectant de nouveaux résultats de recherche à nos problèmes de R&D, déclinés ensuite opérationnellement.

Que représentent les technologies cognitives pour EDF ?

Jean-Baptiste Breal : Malgré le développement de la mobilité (ventes de véhicules et installations de bornes), il reste néanmoins quelques problématiques par exemple autour de l’expérience utilisateur, la qualité de service et les réactions face à gestion de la recharge intelligente : Comment appréhender le comportement d’un usager lorsqu’il arrive à une station ou encore comment l’utilisateur se positionne par rapport au prix. Nous avons à comprendre cela pour proposer des services innovants permettant de rendre l’expérience de la recharge électrique la plus agréable

Olivier Beaude : traditionnellement, dans les outils mathématiques de notre domaine les « agents » – ici les usagers de véhicules électriques, sont modélisés comme prenant la décision « optimale », par exemple au sens du coût de l’expérience de recharge. En pratique, et au regard de l’expertise développée notamment à la R&D d’EDF sur le volet « expérience utilisateur », les usagers ont pourtant clairement une part d’« irrationalité » dans ce genre de décisions, et il n’est pas toujours évident de capter mathématiquement ce qui sous-tend leurs choix. Cet axe a été un point d’attention important de nos échanges avec le LIA. Via leur expérience de ce genre de questions – dans le contexte de modèles Telecom et de systèmes de transport – nous avons pu intégrer des modélisations de la « rationalité limitée » des usagers, et considérer une « garantie de qualité de service ». Ceci a enrichi nos pratiques de modélisation, pour être au plus proche de la réalité des utilisateurs de la mobilité électrique. À noter que la diversité des modalités contractuelles (stage, thèse, alternance) fait que nous avons eu accès à des compétences diverses au LIA. Ainsi, comme mentionné par Jean-Baptiste, des alternants ont travaillé sur un simulateur de mobilité électrique sur autoroutes pour simuler les flux routiers et de recharge – avec potentielle « congestion » – sur les aires d’autoroute. Cette collaboration nous a « chahutés » dans le bon sens du terme, en nous accompagnant tant dans nos réflexions métier que dans nos pratiques de recherche.